Il n'y avait rien à faire

Il n'y avait rien à faire
Comme en 1949, l'équipe de France repart de l'Euro avec une médaille d'argent. Elle avait déjà réussi son tournoi mais n'a rien pu faire en finale face à une injouable Espagne, qui conserve son titre (98-85).
Basket - Euro : Il n'y avait rien à faire

L'équipe de France avait rendez-vous avec son destin mais à l'endroit et à l'heure indiqués, il y avait déjà un prétendant qui, lui, savait y faire. Les Bleus ont l'immense mérite d'avoir obtenu ce premier rendez-vous, eux qui n'avaient jamais disputé de finale dans un Euro, alors que la concurrence était acharnée. Ils pourront toujours tenter un nouveau flirt l'année prochaine à Londres. De regrets, il n'y a guère à en avoir. En Lituanie, l'équipe de France a été exceptionnelle. Mais elle est tombée sur une sélection inoubliable. L'équipe d'Espagne actuelle pèse deux titres européens (2009, 2011), un mondial (2006) et une médaille d'argent olympique (2008). Les "Juniores de Oro", cette génération née en 1980-1981 dont sont issus Juan-Carlos Navarro (MVP de l'Euro), Pau Gasol et Juan-Manuel Calderon, n'y est plus majoritaire mais elle en est toujours l'assurance tous risques.

L'Espagne a gagné grâce à sa défense

Cette Espagne-là est un rouleau compresseur que seuls les Etats-Unis peuvent stopper actuellement. La France a juste réussi à ralentir par séquences son inexorable progression. A partir du moment où la Roja a creusé un écart (22-14, 9e, après un 9-2), elle a contrôlé le match et juste géré les tentatives de retour des Bleus. Elle pointait alors à 9/11 à deux points, une réussite ahurissante à ce niveau, et quand le lourd pivot Marc Gasol a réussi peu après un trois points sur un pied, Tony Parker et les autres ont dû se dire qu'il n'y avait pas grand chose à faire. Ils le pouvaient d'autant plus que la défense espagnole les asphyxiait. Boris Diaw, plaque tournante du jeu tricolore à défaut d'en être le finisseur, était coupé du jeu. Tony Parker était obligé de beaucoup dribbler. Nicolas Batum avait les ailes coupées.

Pau Gasol n'a même pas eu besoin d'être injouable

Malgré tout, les Bleus ont persévéré. A +9 pour l'Espagne (29-20, 12e), les Bleus ont planté deux paniers à trois points d'affilée. La réussite dans les tirs de loin (9/22) est d'ailleurs ce qui explique que l'écart final ne soit pas si indigeste car dessous, avec Serge Ibaka en machine à contrer, l'espace était rare. Les bonnes séries n'ont jamais pu être poursuivies parce que l'Espagne a su protéger son ballon (8 balles perdues). Quand les Français sont revenus de -12 à -5 (46-41, 19e) après une faute méchante de Rudy Fernandez sur Parker, Pau Gasol a mis quatre points de suite. L'intérieur catalan n'a même pas eu besoin d'être injouable puisque l'Espagne avait une marge qu'elle ne gaspillait pas sur la ligne des lancers (22/24). Plusieurs fois encore, la France a su revenir sous les dix points de retard (60-54, 26e ; 71-62,30e) mais la messe était dite et la quatrième période ne présentait plus un suspense à couper le souffle. La France est tombée sur meilleure qu'elle, tout simplement