Merci Clerc !

Merci Clerc !
Les Bleus ont disposé du Canada avec le bonus offensif grâce à trois essais de Vincent Clerc (46-19). Si la prestation du XV de France a encore déçu, la formation de Marc Lièvremont a fait un grand pas vers les quarts.

On aimerait ne plus taper sur cette équipe de France. Etre cléments l'espace d'un match pour ne pas risquer d'être contaminés par la sinistrose de Marc Lièvremont. Alors soyons positifs, un peu. Après deux matches dans ce Mondial, le XV de France a fait un grand pas vers une qualification en quart de finale. Avec leur victoire bonifiée sur le Canada (46-19), les Bleus font aussi bien que les All Blacks. Le sélectionneur pourrait s'arrêter sur ce bilan mathématique apaisant pour oublier la seule vérité qui poursuit inlassablement ses joueurs : la fébrilité. Trop approximatifs (7 en-avants en première période), sans véritable cohésion et versant par moment dans le grand n'importe quoi tactique, les Bleus ont récité leurs lacunes dans la pataugeoire de Napier.

Comme attendu, Morgan Parra a occupé le poste de demi d'ouverture à la place de François Trinh-Duc lors de l'entrée en jeu de Dimitri Yachvili (69e).

Face à ces vaillants Canadiens bien obligés de jouer leur deuxième match en quatre jours pour satisfaire la programmation TV de l'IRB, les Coqs ont tremblé. Non pas vingt-cinq minutes comme contre le Japon (47-21), mais bien soixante-cinq minutes. Soixante-cinq minutes de lenteur dans les transmissions et sur les rucks où Louis Picamoles a surnagé. Soixante-cinq minutes de jeu à plat et de coups de pied hasardeux soulagés par la percée de Damien Traille (19-32, 65e). Un essai de relance qui n'effacera pas ce florilège de bourdes. Le triplé de Vincent Clerc (4e, 78e, 80e, 29 essais dans sa carrière internationale) ne rayera pas non plus cette image de Julien Bonnaire (13e) semblant se dire : "mais ce n'est pas possible". La marge de sécurité du XV de France est désormais dérisoire. Même contre les nations à l'option rugby troisième langue.

Les Bleus ont concédé 16 ballons de turnover et 9 pénalités.

Mis en difficulté par les chandelles de l'ouvreur canadien Ander Monro, harcelés défensivement par le pack barbu des Canucks, les Bleus n'ont jamais pu enchaîner trois temps de jeu et dégainer un semblant de combinaisons. Il sera difficile à Marc Lièvremont d'expliquer encore et toujours ces errements. A moins que son équipe ne soit d'une inquiétante banalité ? Non. La Marseillaise des supporters tricolores accompagnant les Bleus dans leur tour d'honneur résiste au pessimisme des derniers jours. Dans moins d'une semaine, les All Blacks les attendent à l'Eden Park. Et si le XV de France était capable de rééditer ses exploits passés ?